2025
3 ha
Programmation
Agence Follea-Gautier
Communauté Urbaine de Dunkerque
Au cœur des vastes espaces agricoles de la plaine des Dunes de Flandre, le carrefour du Pont de Ghyvelde s’établit à la croisée du canal de Furnes et de la rue Decock. Inauguré en 1638, le canal de Furnes relie Dunkerque à la ville belge de Furnes. Ce canal transfrontalier est intimement lié à l’histoire agricole du Dunkerquois : il recueille l’eau drainée des Moëres pour permettre la mise en culture du polder. En retrait du canal, et comme d’autres villes de l’arrière-pays agricole, Ghyvelde possède une rue unique la reliant à la mer : la rue Decock. Cette rue traverse l’ensemble des séquences du Dunkerquois, organisées par bandes est-ouest successives allant de la dune fossile intérieure à la dune mobile du front de mer. Elle parcourt notamment la plaine cultivée, dont l’ouverture des horizons est précieuse pour saisir le paysage très plan. Mais la continuité de l’espace agricole est aujourd’hui menacée par l’urbanisation progressive de la plaine qui s’impose en rupture physique et symbolique de l’environnement rural (matériaux, mobilier, etc.).
Sur ce site particulièrement sensible du carrefour du Pont de Ghyvelde, la Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD) porte plusieurs projets à la croisée de deux axes structurants le paysage du Dunkerquois : des extensions de station d’épuration et de déchetterie et la création d’un nouveau cheminement doux transfrontalier. Comment réussir l’insertion de programmes techniques en cœur de Grand Site ? Pour répondre à cette question, la CUD a souhaité mener une étude paysagère globale.
Le parti-pris tient à saisir l’opportunité de ces projets pour renforcer la lecture des 2 axes fondamentaux du canal de Furnes et de la rue Decock. A l’échelle de la station d’épuration et de la déchetterie, il s’agit d’intégrer au mieux ces programmes fonctionnels dans leur environnement rural et humide (choix des matériaux, recul du bâti derrière des haies arborées larges donnant l’échelle, gestion discrète des remblais). Plus largement, le canal transfrontalier est valorisé en travaillant sur ses épaisseurs (création d’une promenade sobre et confortable, enrichissement des ambiances et milieux préexistants sur les berges, qualification de la route départementale longeant le canal). Le long de la rue Decock, la coupure d’urbanisation de la plaine agricole est protégée. Cette rue qui rejoint le front de mer est singularisée et qualifiée (installation d’une piste cyclable continue, plantations arborées et arbustives, mobilier sobre et homogène).
Le canal de Furnes, un axe structurant qui s’inscrit dans l’organisation est/ouest du dunkerquois
L’ancienne douane transfrontalière, remarquable mais peu mise en valeur derrière les rubans routiers de la route départementale
Les bourgs de l’arrière-pays se sont développés autour d’un axe unique les reliant chacun à la mer (photographie aérienne 1950-1965, IGN)
Les étendues agricoles dégagées offrent une compréhension de la structuration de l’espace : frange bâtie surélevée de Bray Dunes
Une continuité agricole progressivement menacée par l’urbanisation
La rue Decock marque la rupture nette entre l’espace agricole et la zone d’activité existante (source : google street view)
Une insertion de la déchetterie en retrait du canal et de la rue Decock
A l’occasion de l’extension de la déchetterie, sa limite avec le canal est retravaillée
Depuis l’échangeur de la D947, les haies champêtres priment sur le bâti fonctionnel et commercial implanté dans la plaine cultivée. Le long de la rue Decock qui traverse les champs, les haies se transforment en îlots pour accompagner sans masquer les vues lointaines (source : google street view).
La traversée du carrefour du pont : une expérience à apaiser et à valoriser
