Villèle, La Réunion

Musée de l'Habitation et de l'Esclavage

Restituer la mémoire des populations soumises en harmonie avec la composition historique du Domaine

Le musée de l’Habitation et de l’Esclavage de l’île de La Réunion rend hommage aux Hommes qui ont fait l’histoire et le lieu, établissant un dialogue contemporain avec le patrimoine. La culture créole, riche et complexe, souvent étouffée et empêchée dans le passé, est ici libérée, sauvegardée, comme un signal avant qu’il ne soit trop tard.
S’implantant sur les tracés régulateurs du bâti historique du Domaine de Villèle, le projet se développe dans un paysage évocateur de l’histoire de La Réunion, tissant des liens entre les entités du programme, réunifiant le domaine dans la douceur de ses effluves au gré de la couleur de ses saisons.
Lors de son parcours « à la carte », imprégné des clés de compréhension du site offertes lors de l’introduction à la visite et sensibilisé voire « connecté » à la richesse du patrimoine immatériel de la culture réunionnaise, le visiteur a le choix d’aborder le Musée de l’habitation et de l’esclavage, avec la visite de la longère et de la maison de maître et de ses dépendances, avec le parcours des vestiges de l’ancienne usine et la découverte de la Chapelle Pointue. Il y découvre l’histoire sociale, économique, culturelle et spirituelle de l’habitation.
La mosaïque des jardins est riche et imprégnée d’histoires. La vie à l’habitation se matérialise au travers des outils embarqués d’aide à la visite, les rapports entre les différents occupants prennent corps sur le terrain, maîtres, ouvriers, colons, domestiques s’incarnent et se croisent chacun sur un lieu précis du domaine. Les relations entre dominants et dominés (maîtres/esclaves, famille/travailleurs du camp) se précisent et s’expliquent.

Les espaces extérieurs forment l’écrin mais également le prolongement des espaces bâtis, dans une relation étroite qui caractérise la vie en milieu tropical. Ils traduisent à la fois la diversité des regards, des rapports, et des ambiances, qui émergent du partage et de l’appropriation des lieux. À travers les jardins, le visiteur est plongé dans le foisonnement végétal caractéristique de l’île, qui l’emmène à la découverte de la culture locale : l’histoire du voyage des plantes, transportées dans les cales des navires jusqu’à notre île, la transformation des paysages par le déboisement des pentes et les cultures spéculatives, la diversité des cultures de subsistance qui ont émaillé les époques, jusqu’à l’agriculture solidaire et diversifiée qui se dessine aujourd’hui. La diversité culturelle des populations a rempli le creuset d’une mémoire orale d’une grande richesse (culte, légende, musique, savoir-faire artisanal, gastronomie, lien avec la nature….), source d’inspiration des jardins.

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